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la résilience (suite)

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la résilience (suite) Empty la résilience (suite)

Message  sirene Ven 2 Nov 2007 - 14:17

b]Facteurs externes pouvant soutenir un enfant en souffrance [/b]

Lorsqu’un trauma, un fracas, une épreuve arrive, même les enfants qui possèdent des ressources internes, ne peuvent pas reprendre leur développement sans l’aide de ressources externes affectives proposées par la famille, les amis, les voisins et de ressources sociales disposées autour d’eux par la culture ou les institutions. Un enfant imprégné par un attachement insécure, même si des ressources externes sont disposées autour de lui, reprendra son développement avec plus de difficultés qu’un enfant qui a bénéficié d’un attachement sécure.

On réussit à développer la résilience en rencontrant des problèmes d'une manière telle et à un moment tel que l’on peut les traiter avec succès. […] Sur le plan psychologique, c'est la même chose. L'idée que les enfants puissent grandir sans stress et sans adversité est un mythe - au sens de mensonge. C'est impossible. Et d'ailleurs, cela ne serait pas une bonne chose. On a besoin d'avoir des défis, on a besoin d'un certain niveau de stress. Ce sur quoi l'on doit réfléchir, c'est la manière d'aider les enfants à traverser les difficultés avec succès. "

Il faut frapper deux coups pour créer un traumatisme
Le premier coup, dans le réel, est la blessure : on a mal, on a froid, on est humilié. Le traumatisme naît du second coup, porté par la représentation du réel. « Je suis né hors mariage et vous m’insultez en me nommant bâtard ». Cette naissance pose peut être un problème à la mère dans le réel : elle peut être seule et anxieuse, c’est le premier coup. Le traumatisme apparaît avec le rejet de la famille ou le regard social insultant : « Je souffre de ce qui m’est arrivé, mais surtout de l’idée que vous m’en renvoyez ».

La dangerosité du slogan « Il a été maltraité, il va reproduire »

Une erreur de méthode – la méthode rétrospective - commise par les premiers chercheurs dans le domaine de la maltraitance, est responsable de ce slogan criminel. Les chercheurs demandaient aux parents maltraitants s’ils avaient été eux-mêmes maltraités. 9 parents sur 10 répondaient par l’affirmative. Les chercheurs ont conclu que la maltraitance se répète dans 90 % des cas. Les recherches prospectives n’entraînent pas du tout les mêmes conclusions. Une étude menée sur 49 enfants maltraités, suivis jusqu’à ce qu’ils deviennent parents, montre que 9 d’entre eux ont maltraité leur progéniture. On retrouve donc la répétition de la maltraitance dans 18 % et non 90 % des cas. Si l’on s’occupe des enfants maltraités, ce chiffre descend à 5 %, ce qui reste une chiffre important par rapport à la population générale. Il prouve aussi qu’il existe tout de même une difficulté émotionnelle chez ces personnes. N’ayant pas appris à ritualiser la colère (gronder un enfant et poser des limites sans violence), ils utilisent la violence.
Dans notre culture, on encourage l’enfant blessé – et je ne sous-estime pas la gravité des traumatismes – à faire une carrière de victime. Nous avons précisément tendance à enfermer l’enfant blessé dans une étiquette qui l’empêchera de s’en sortir. Pendant des siècles, le simple mot de "bâtard" a massacré des centaines de milliers d’enfants nés hors mariage qui étaient honteux et malheureux de leur situation. Le regard des autres compte énormément et, d’une manière générale, je m’insurge contre tous les discours de fatalité à propos des victimes. J’ai suivi pendant très longtemps un petit patient ayant été incroyablement maltraité, on a réussi à s’occuper de lui comme de ses parents et il a bien évolué en faisant des études pour apprendre un vrai métier. Un jour, je le vois débarquer dans mon bureau plié d’angoisse parce qu’il était amoureux ! "C’est affreux, m’a-t-il expliqué, j’ai été maltraité, maintenant je vais le répéter", et il a fait une tentative de suicide. Il avait été doublement maltraité : par sa mère et par un slogan ravageur, hélas encore colporté chez les professionnels ! Les enfants maltraités ne sont pas obligatoirement condamnés à devenir des maltraitants. Certes les parents maltraitants ont très souvent été des enfants maltraités, mais il n’est pas obligatoire qu’il y ait une continuation, et toutes les études cliniques sur de longues périodes le confirment.

Tout le monde doit participer à la résilience

J’entends trop souvent dire « je ne peux pas m’occuper de lui, d’elle, je ne suis pas formé pour ça ». Or, je pense qu’en cas de blessure individuelle ou sociale, tout le monde doit participer au processus de résilience. Un moniteur de sport, une éducatrice qui apprend aux enfants à chanter ou à peindre peuvent les aider à reprendre leur développement. Au Kosovo, j’ai vu des jeunes filles de 18 ans faire des miracles, après une courte semaine de formation. Elles se sont mises à la disposition des enfants sans les forcer à parler et leur ont appris des poésies et des chants. Grâce à un projet partagé, on tisse un lien auquel on pourra ensuite donner un sens en parlant avec l’enfant pour comprendre ce qui lui est arrivé.
Une activité sportive ou artistique (dessin, théâtre), une rencontre déterminante, une épreuve de responsabilité... Il est mille tuteurs possibles qui peuvent contribuer à reconstruire l'image, souvent très négative ("je suis un enfant-poubelle", disent-ils souvent), que les petits blessés de l'âme ont d'eux-mêmes. Mais la représentation de leur tragédie passée et de leurs rêves d'avenir dépend aussi "des réactions des spectateurs, de l'opinion des juges et des stéréotypes du discours social". Meilleur sera l'accueil, plus aisée sera la résilience. Celle-ci, pour autant, n'est pas une recette magique ni une qualité intrinsèque, encore moins un état. Certains y excellent, d'autres non. Elle peut exister à un moment donné de la vie et, soudain, sans raison apparente, ne plus fonctionner à un autre. Mais le simple fait de savoir qu'elle existe – ou du moins d'y croire – rend l'avenir moins sombre. "Un gamin est foutu parce qu'on l'a pensé foutu", affirme Cyrulnik. C'est cela aussi, la résilience : une promesse de vie pour tous les enfants victimes de la violence humaine, de la misère ou de leur entourage proche, un appel au dépassement de soi, une pensée positive par temps d'inquiétudes. Plus que l'énergie du désespoir, une espérance.

Les enseignants, comme tuteur de résilience

Nous avons réalisé une étude auprès d'enfants meurtris par la violence, la misère ou les restructurations familiales, qui avaient réussi leur vie. Les enseignants qui avaient connu ces enfants expliquent cette réussite par leurs qualités intrinsèques, une sorte de nature scolaire qui leur permettait de réussir à l'école. Or ces enfants considéraient, eux, que c'est grâce à un enseignant qu'ils avaient réussi à reprendre confiance en eux. Je me rappelle d'un entretien avec l'un d'entre eux, qui se rappelait précisément d'un enseignant qui l'avait félicité pour son travail. Il m'a dit la chose suivante : " c'est la première fois qu'on me parlait comme à un homme. " Le message banal du professeur s'est avéré être un message d'une grande importance. Les enseignants sous-estiment leur capacité à " rattraper " les enfants blessés, dont presque tous attribuent à un enseignant la parole qui a été, pour eux, un facteur de résilience.

L’importance de la créativité, de l’expression, de l’engagement social, comme facteurs de résilience

La victime est une personne blessée à qui on doit réapprendre à marcher. Or, j’entends encore très souvent « Avec ce qui lui est arrivé, il est foutu ». Les avocats - qui manquent de formation à la résilience – disent parfois à l’agresseur et devant l’enfant : « Il ne se remettra jamais de ce que vous lui avez fait ». Ils désirent légitimement obtenir justice, mais l’enfant retiendra que sa blessure est irréparable.
L’enfant blessé doit pouvoir exprimer son monde intime, par le chant, le dessin, la littérature… L’engagement social peut aussi être un formidable facteur de résilience : les femmes qui ont subi un viol, par exemple, rejoignent souvent des associations de soutien aux victimes. Elles ne parlent pas d’elles, mais à des femmes comme elles. Ces femmes font un excellent travail, bien plus pratique qu’idéologique car elles souhaitent comprendre et prévenir l’agression subie. Notre regard sur l’enfant blessé ne peut pas être statique. C’est avec le mot « devenir » en tête, que nous provoquons des interactions qui le soutiennent.

Conclusion

Pour conclure, je crois qu'il est nécessaire d'abandonner définitivement le modèle de la physique appliqué à la vie. La conception qui consiste à penser qu'une cause provoque un effet pendant toute la vie est irrecevable. Nous sommes entourés par une multiplicité de déterminants. Plus les déterminants sont nombreux, plus la société organise des lieux d'expression et de développement intellectuel, scolaire, culturel, sportif, affectif, et plus les possibilités pour un enfant blessé de réussir sa vie sont importantes. Il faut cesser de raisonner en termes de causalité linéaire. Cela implique de modifier notre point de vue : nous participons aux développements des autres, à notre insu. De tout petits signes peuvent se transformer en cadeaux énormes pour ces enfants.

http://www.webdlambert.com/dossier-resilience.html

sirene


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