l'Interet des enfants de 19 mois a 24 mois

J'ai 19 mois !
Chers petits parents,
Quand je serai grande, j'écrirai un dictionnaire pour les parents qui ont des bébés. Cest drôle parce que , même si vous êtes grands, même si vous savez lire, écrire, compter et faire toutes sortes de choses très intelligente, vous ne comprenez pas bien les mots qu'on dit, nous. À la garderie, quand je parle, mes amis comprennent. Quand je fais des choses drôles, ils rient. Sauf qu'Émmanuelle, vous savez la grande blonde qui s'occupe des petits, elle ne rit pas toujours, exactement comme vous.
L'autre jour m je mettais plein de soupe dans ma bouche et je soufflais toutes les nouilles sur la tête de Jérémie. Il riait tellement qu'il a laissé tombé la cuillère dans son assiette. Il avait de la soupe partout et j'ai fait des petits chemins de soupe sur la table. Marine riait, Jérémie n'arrêtait pas de rire non plus, Sophia riait aussi. Je vous le jure, c'était drôle. Surtout Jérémie avec les nouilles en animaux sur la tête. Emmanuelle a dit «non». Puis un deuxième «non». Et un gros «NON»...très noir. Mais nous, on riait trop parce que Sophia essayait de dire « soupe » et que ça faisait « poup ».
Elle s'était même pas rendu compte que Sophia avait presque dit « soupe ». Et pourtant c'était bien, comment elle le disait. On a essayé après et maintenant, on dit « POUP » nous aussi. Il va falloir qu'elle s'habitue, Emmanuelle, parce qu'on va dire « POUP » souvent ! Et on va rire...
Quand il a fallu se coucher l'après-midi, j'ai fait comme Emmanuelle le midi, j'ai dit un gros « NON » tout noir. J'ai mis mes sourcils très serrés, mes yeux très pointus, et j'ai dit un autre gros NON ! Imaginez ce qui s'est passé... Elle a ri ! La preuve qu'elle ne comprend rien ! La soupe c'est drôle et elle ne riait pas et quand je dis non pour vrai, elle éclate de rire.
Je pense que ni Jérémie, ni Sophia, ni Marine n'ont compris quelque chose. On s'est couchés, un peu découragés. En tout cas, moi, j'étais découragé. C'est pour ça que je ferai un dictionnaire plus tard. Et j'écrirai:
Soupe [sup] n.f ( mil.XIII;sope, fin XIIIe; bas lat. d'o. germ. suppa). Chez les moins de deux ans: poup ou encore choupe. Peut aussi se retrouver sous la curieuse forme se soussoupe, chez certains petits à qui on parle en langue primitive.
Votre chère Mathilde


J'ai 20 mois !
Ce que je suis capable de faire:
- Je me sers de la chaise pour monter sur la table. Je veux vor ce qu'il y a là-haut. Mais je ne sais pas redescendre. Montrez-moi !
- Je suis assez grand pour monter les marches une par une. Si vous m'en laissez le temps, vous ne serez plus obligés de toujours me porter.
- Je fais des tours encore plus hautes avec mes cubes et je mets des boîtes les unes dans les autres. J'aime dessiner, peinturer et déchirer du papier. Mes mains deviennent de plus en plus habiles.
Comment je vous parle:
- Je me parle à moi-même autant qu'aux autres. Je m'exerce !
- Je tire sur vos vêtements ou je pointe du doigt pour vous emmener voir ce qui m'interesse. Je mets ma main sur votre bouche quand je ne veux pas entendre ce que vous me dites. Les gestes sont pour moi, comme pour vous une autre façon de parler. Écoutez-moi !
- Le soir, quand tout le monde est un peu fatigué, j'adore me faire raconter une petite histoire. J'aime ça parce que je suis avec vous et que c'est une occasion pour moi d'apprendre de nouveaux mots.
Comment je réagis, comment je me sens:
Je veux tout faire seul: manger, boire, me déshabiller. Tout en me surveillant, vous pourriez me laisse essayer. Je veux tellement apprendre !
- Comme plusieurs enfants de mon âge, il m'arrive de me réveiller la nuit. Rassurez-moi et remettez-moi au lit. Dans quelque temps je vous laisserai dormir toute la nuit.
- Je n'aime pas prêter mes jouets. Je découvre qu'il y a des choses qui sont à moi et j'ai besoin de temps pour apprendre à partager. Respectez mon tout nouveau sens de la propriété. Ne me pressez pas.
Ce que je suis capable de comprendre:
- Je suis capable de me rappeler où est ma balle, mon biberon ou ma tuque. je peux très bien vous aider à les chercher.
- J'apprends à quoi servent les choses. Par exemple, je comprends qu'on utilise les clés pour ouvrir les portes et une cuillère pour manger ce qu'il y a dans une assiette.
- Je dis « auto » quand je vous montre une auto, un camion ou un autobus. J'emploie le même mot pour désigner tout ce qui ressemble.
Ce qui me fait plaisir:
- Ce que j'aime beaucoup, c'est faire des choses tout seul. C'est vrai que je ne suis pas encore très habile. Il m'arrive parfois de faire de gros dégâts, comme renverser tout le jus d'orange sur la nappe et sur le plancher. Mais est-ce vraiment très grave ? Pensez que, si vous me laisser essaye, bientôt je pourrai faire de plus en plus de choses tout seul. Et félicitez-moi pour mes réussites ! J'en ai besoin pour me sentir fier et grandir.
J'ai 21 mois !
Cher maman, cher papa,
J'ai un problème de conscience. J'espère que vous allez comprendre parce que c'est assez compliqué. Je vous rappelle les faits pour que vous puissiez bien juger la situation.
J'aime beaucoup Philippe, oui, je l'aime beaucoup. Et c'est toujours amusant quand il vient à la maison parce que son papa est très gentil. Sauf que... je ne sais pas comment vous le dire. J'aime Philippe, mais il n'a pas le droit de prendre mon chameau. Il n'a pas le droit. C'est comme ça. Ce chameau là c'est à moi. Il est plus grand que moi, il est fort, ils est tout doux et il est mou. Je me couche dessus, c'est mon chameau.
Quand Philippe est venu, vous avez remarqué ce qu'il a fait ? Il n'a même pas dit bonjour, il est entré dans ma chambre et il a pris mon chameau. Et toi papa, tu as dit une chose épouvantable. Tu as dit " Tu vas l'aimer, Philippe, le chameau de Guillaume. C'est tout un chameau !" On ne dit pas des choses comme ça ! Ce n'est pas à toi, papa, de décider s'il va aimer mon chameau ou non ! Moi, je ne veux pas qu'il l'aime.
C'est là que je lui ai donné la balle du c*** et vous avez dit " Guillaume, pas la balle du chien ! C'est sale ! Et tu m'as expliqué que les animaux n'aiment pas qu'on joue avec leurs jouets ! Ça c'est difficile à avaler, mon petit papa ! Le chien a le droit de décider qu'il ne prête pas ses jouets, et moi, il faut que je prête mon chameau ? Non, non et NON ! On ira voir un avocat s'il le faut, mais je ne prêterai jamais mon chameau à personne.
Alors, je n'ai plus joué avec Philippe, j'ai crié, j'ai pleuré, et je lui ai lancé l'os du chien. Il a pleuré, il a crié et il m'a giflé la main. Son père devrait lui couper les ongles un peu mieux, d'ailleurs.
Tout ça a fini un peu mal, on était énervés et on vous a un peu énervés. Vous n'étiez pas capable de placer deux phrases l'une à la suite de l'autre. Philippe s'est fait gronder un peu, moi aussi, et on avait plus le goût de rien.
Mais je peux vous dire que je l'aime toujours, Philippe. Et, j'aime son papa aussi. Mais pour le chameau, c'est moi qui décide. Est-ce bien clair ? Parce que si ça recommence, je ferai pareil. Même si je suis gentil, il y a des chose qui ne se font pas, comme prêter le meilleur chameau du mon à son meilleur ami.
Guillaume

J'ai 22 mois !
Ce que je suis capable de faire:
- Je raffole de tous les petits véhicules roulants. Je suis capable de m'asseoir dessus et de pousser mes avec mes jambes. Bientôt, j'apprendrai à pédaler.
- Si vous me le montrez, je peux apprendre à enlever mes bas et à baisser ma culotte. C'est amusant et pratique.
Comment je vous parle:
- En deux mots, je peux vous dire ce qui se passe ("pati, papa") ou ce que je veux (" veux, l'eau"). Félicitez-moi pour mes progrès.
- Sans arrêt je demande "c'quoi ça ?". Je veux tout connaître et apprendre à nommer les objets et les personnes qui m'entourent. Donnez-moi des réponses claires et simples. C'est ce que je comprends le mieux.
Comment je réagis, comment je me sens:
- Que je sois un garçon ou une fille, j'ai parfois une couverture, un coussin ou un petit animal en peluche que je traîne partout avec moi. Quand j'ai de la peine, quand je m'ennuie ou quand je m'endors, j'aime l'avoir près de moi. Je me sens en sécurité.
- Quand mes parents me font garder, il arrive que je pleure et que je m'accroche à eux. Mais s'il m'annonce leur sortie quelques minutes avant leur départ et qu'ils trouvent un jeu intéressant pour me distraire (un casse-tête, pâte à modeler), j'oublie souvent de pleure. De toute façon, c'est important que j'apprenne à me séparer d'eux de temps à autre.
Ce que je suis capable de comprendre:
- Maintenant je suis capable de comprendre qu'on va voir grand-maman après le dodo. Ma mémoire et ma notion du temps se développent.
- Je comprends que rouge et bleu, c'est différent qu'un carré et un rond, c'est pas pareil et qu'il y a des objets qui sont plus petits que d'autres. J'aime faire des petits paquets avec ce qui est pareil et ce qui n'est pas pareil.
Ce qui me fait plaisir:
J'aime bien qu'il existe un certain ordre dans ma vie : j'aime avoir de petite habitudes. Par exemple, tous les soirs, après le souper, je joue un jeu avec papa. Après je prends un bain, je me brosse les dents, j'embrasse papa et maman, puis je vais faire dodo. Ça ne m'ennuie pas du tout que ce soit tous les soirs la même chose. Au contraire, la routine me rassure et me sécurise. Ça me change des changements !
J'ai 23 mois !
Chère petite maman, cher petit papa,
Ça me gêne un peu de vous dire ça, mais c'est important. N'ayez pas peur, ce sont des choses gentilles que j'ai à dire. J'ai toujours aimé que vous me disiez que vous étiez content de ce que je fais. Vous me l'avez dit quand j'ai commencé à marcher. Vous avez applaudi quand j'ai dit: "de l'eau". Vous avez été contents de toutes sortes de choses. Quand j'ai mangé tout seule, quand j'ai trouvé mon chapeau, quand j'ai réussi la pyramide en pots de yogourt.
Mais on dirait qu'aujourd'hui, vous le dites moins. Mais moi, j'aime encore ça, voyez-vous.
On dirait que vous êtes habitués à ce que je fasses toujours des merveilles. Je parle plus qu'avant, je dis "beaucoup plus" de mots, je fais des phrases même ! Des petites, mais tout de mêmes... Vous rendez vous compte ? J'enlève mes souliers, je sais la différence entre un gros chien et un petit chien, je n'avale plus les noyaux des cerises. Je fais plein de choses et vous ne dites plus si vous êtes contents ou non.
Alors, moi, ça m'embête un peu parce que je ne sais pas ce que vous pensez.
J'ai entendu maman qui disait à Simone: " Imagine toi, Florence a dessiné des petits carrés, des espèces de petits carrés. Elle s'applique drôlement, elle sort le bout de la langue. Elle me fait rire. C'est une merveille ma Florence."
Pourquoi tu le dis à Simone et pas à moi maman ? Parce que tu es trop occupée avec le nouveau bébé qui pousse chez toi ? Parce que tu es trop fatiguée ? Ou bien parce que je n'arrive plus à t'impressionner ? Mes petits carrés de l'autre jour, c'est un peu par hasard, tu sais. Mais si tu les aimais tant, tu aurais dû me le dire. je t'en ferai d'autres si tu les aimes. Mais si tu ne me dis rien, ou bien je n'en ferai plus, ou bien je vais m'énerver à dessiner quelque chose de bien plus compliqué et peut-être que je vais rater mon coup.
Ce serait bien plus simple de me dire les choses à mesure.
Votre Florence qui vous aime
P.S Il y a une chose que vous n'oubliez jamais de me dire, et ça, ça me fait toujours plaisir, c'est quand vous me dites que vous m'aimez.

J'ai 24 mois !
Ce que je suis capable de faire
- J'ai besoin de toucher, frotter, tirer, caresser, mordre, frapper, goûter (même la terre et le bois ). Je continue à explorer mon univers.
- J'adore courir, gambader, crier, monter, et descendre les marches une à une, sauter, me rouler dans le sable, essayer des culbutes, jouer dehors. Bref, j'ai besoin de me dépenser.
- Mes mains deviennent de plus en plus habiles: je suis capable de copier les lignes verticales que vous me dessinez et j'aime de plus en plus les jeux qui me font travailler fort comme les casse-têtes. Félicitez-moi pour mon application et ma patience.
- Je grandis encore et encore: je suis capable d'enlever mes bas et mes souliers et j'essaie de les remettre dans le bon pied. Je peux aussi vous aider à mettre et enlever mon pantalon. Encouragez-moi à m'habiller et à me déshabiller. Je suis tellement fier quand je suis (pacabe) capable tout seul !
Comment je vous parle
- À deux ans, je comprends beaucoup de choses et j'aime de plus en plus qu'on jase ensemble.
- Je comprends des émotions comme la colère, la peine ou la joie. Si vous prenez le temps de mettre des mots sur mes émotions, j'apprendrai à nommer les vôtres
- Je saisis mieux ce que l'on me dit lorsqu'on me parle lentement, avec des mots simples, que lorsqu'on me fait de long discours compliqués.
Comment je réagis, comment je me sens
- Je peux maintenant vous aider à faire plein de petites choses. Je peux aller chercher du beurre sans le frigo ou transporter de petits sacs d'épicerie. J'aime vous faire plaisir et me sentir utile.
- Que je sois une fille ou un garçon, j'ai besoin d'avoir des adultes des deux sexes dans ma vie. Faites-moi connaître vos amis !
- Une de mes phrases préférées est "veux pas". Cette petite phrase remplace ou accompagne mes crises quand je suis frustré ou fatigué. Je continue à m'opposer à vous pour m'affirmer et trouver vos limites. Soyez patient avec moi, mais ferme dans vos décisions. J'en ai besoin !
Ce que je suis capable de comprendre
- Je m'intéresse au fonctionnement des objets: boyau d'arrosage, téléviseur, séchoir à cheveux, laveuse. Je veux savoir comment ça marche !
- J'essaie de comprendre ce que vous faites en vous imitant. Voilà pourquoi je suis très très occupé: je lave mon auto, je passe le balai, je donne le biberon au bébé, je lis mon journal...
Ce qui me fait plaisir
- Ce que j'aime le plus, c'est que vous me permettiez de participer à vos activités de grands. J'aime ça parce que je suis avec vous; je me sens utile et je suis fier de moi.

Super lulu1 et un grand Merci pour tes posts à ce sujet !